Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesHaute-Loire : une croissance démographique fortement ralentie

Alexandre Tillatte, Emma Bianco, Insee

La Haute-Loire compte 227 300 habitants au 1er janvier 2016, soit près de 8 000 habitants de plus qu’il y a dix ans. La croissance démographique ralentit mais reste portée par l’excédent des arrivées sur les départs. Elle est plus faible que la moyenne régionale. Le grand pôle urbain du Puy-en-Velay retrouve une certaine attractivité et gagne de la population sur les cinq dernières années. L’est de la région bénéficie toujours de l’étalement urbain de Saint-Étienne. La population augmente dans le bassin de Brioude, mais elle diminue dans les massifs montagneux.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 49
Paru le :Paru le11/01/2019
Alexandre Tillatte, Emma Bianco, Insee
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes No 49- Janvier 2019

Au 1er janvier 2016, la Haute-Loire compte 227 300 habitants, soit moins de 3 % de la population régionale (figure 1). C’est le 2e département le moins peuplé de la région après le Cantal. Entre 2011 et 2016, la population s’accroît en moyenne de 0,2 % par an, un rythme légèrement moins soutenu qu’entre 2006 et 2011. Sur les dix dernières années, la Haute-Loire a gagné près de 7 900 habitants. La croissance démographique en Haute-Loire est faible comparée à la situation régionale (+ 0,7 % en moyenne par an).

Figure 1Des grands pôles urbains plus attractifs entre 2011 et 2016, notamment Le Puy-en-VelayÉvolution de la population et contribution des soldes naturel et migratoire pour la Haute-Loire, ses dix principales communes et les différents types d’espace

Des grands pôles urbains plus attractifs entre 2011 et 2016, notamment Le Puy-en-Velay
Population Taux de variation annuel moyen (en %)
de la population dû au solde naturel dû au solde migratoire
2006 2011 2016 2006-2011 2011-2016 2006-2011 2011-2016 2006-2011 2011-2016
Haute-Loire 219 484 224 907 227 339 0,5 0,2 0,0 -0,1 0,5 0,3
Le Puy-en-Velay 19 321 18 537 19 115 -0,8 0,6 -0,1 -0,2 -0,7 0,8
Monistrol-sur-Loire 8 444 8 753 8 756 0,7 0,0 0,5 0,4 0,3 -0,4
Yssingeaux 6 888 7 055 7 162 0,5 0,3 0,0 -0,2 0,5 0,5
Brioude 6 688 6 637 6 718 -0,2 0,2 -0,4 -0,6 0,3 0,9
Aurec-sur-Loire 5 229 5 675 6 111 1,7 1,5 0,3 0,2 1,3 1,3
Sainte-Sigolène 5 778 5 938 5 959 0,5 0,1 0,4 0,4 0,2 -0,3
Bas-en-Basset 3 875 4 232 4 351 1,8 0,6 0,0 0,0 1,7 0,5
Saint-Just-Malmont 4 152 4 133 4 165 -0,1 0,2 0,3 0,3 -0,4 -0,2
Brives-Charensac 4 118 4 288 4 118 0,8 -0,8 -0,1 -0,3 0,9 -0,5
Langeac 3 943 3 983 3 743 0,2 -1,2 -0,9 -1,3 1,1 0,1
Grands pôles urbains 48 025 48 112 49 084 0,0 0,4 0,1 -0,1 0,0 0,5
Périurbain 61 878 65 543 67 178 1,2 0,5 0,4 0,3 0,8 0,2
Autres communes sous influence des villes 59 723 61 503 62 415 0,6 0,3 0,0 -0,1 0,6 0,4
Communes isolées 49 858 49 749 48 662 0,0 -0,4 -0,5 -0,7 0,5 0,2
Auvergne-Rhône-Alpes 7 357 284 7 634 223 7 916 889 0,7 0,7 0,5 0,4 0,3 0,3
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016

La croissance démographique ralentie reste portée par l’attractivité

Sur les cinq dernières années, la Haute-Loire connaît un déficit des naissances sur les décès (), en lien avec le vieillissement de sa population. Sans le jeu des migrations, le département perdrait des habitants, et c’est donc l’excédent des arrivées sur les départs () qui permet la croissance démographique du département (figure 2). Néanmoins, l’attractivité du département ralentit.

Figure 2Une croissance démographique portée par le solde migratoireÉvolutions de la population et des soldes naturel et migratoire (en %)

Une croissance démographique portée par le solde migratoire
2011-2016 2006-2011
Haute-Loire
Population 0,22 0,49
Solde naturel -0,12 0,00
Solde migratoire 0,34 0,49
Auvergne-Rhône-Alpes
Population 0,73 0,74
Solde naturel 0,41 0,46
Solde migratoire 0,32 0,28
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016

Figure 2Une croissance démographique portée par le solde migratoireÉvolutions de la population et des soldes naturel et migratoire (en %)

  • Sources : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016

Gains de population le long des principaux axes routiers

Entre 2011 et 2016, la croissance de la population se concentre dans l’agglomération du Puy-en-Velay, dans l’Yssingelais aux portes de Saint-Étienne et dans le bassin brivadois. La population des neuf communes appartenant au du Puy-en-Velay augmente, après une déprise démographique sur la période précédente. La commune du Puy-en-Velay, notamment, enregistre une augmentation de population de 0,6 % en moyenne annuelle entre 2011 et 2016 grâce à un apport migratoire qui compense le déficit naturel. Le nord-est du département, aux portes de Saint-Étienne, bénéficie toujours de l’étalement urbain stéphanois, le long de la RN88. Les communes d’Aurec-sur-Loire et de Pont-Salomon, dans le pôle urbain de Saint-Étienne, connaissent ainsi une forte croissance démographique (respectivement + 1,5 % et + 2,1 %). Dans l’ensemble, les communes des grands pôles urbains bénéficient d’une certaine attractivité et leur population a gagné en moyenne 0,4 % par an entre 2011 et 2016 (figure 3).

En périphérie de ces grands pôles, les communes dites périurbaines gagnent toujours de la population (+ 0,5 % en moyenne par an entre 2011 et 2016). Néanmoins, leur croissance démographique a été divisée par deux par rapport à la période précédente.

Les autres communes sous influence des villes gagnent également toujours des habitants, mais à un rythme moins soutenu que sur la période précédente. Le bassin brivadois s’inscrit dans une dynamique de croissance démographique qui s’opère autour de la RN102, le reliant aux bassins d’emplois d’Issoire et de Clermont-Ferrand. La commune de Brioude (+ 0,2 % en moyenne annuelle) retrouve une certaine attractivité.

Figure 3Croissance démographique soutenue dans le nord-est du département, autour du Puy-en-Velay et dans le bassin brivadoisÉvolution de la population des communes entre 2011 et 2016

  • Sources : Insee, Recensements de la population 2011 et 2016

Les communes isolées en déclin démographique malgré une légère attractivité

Les communes isolées, notamment dans les massifs montagneux, perdent de la population, à l’image de celles situées dans la Margeride dans l’ouest ou sur les plateaux de la Chaise-Dieu dans le nord. Les arrivées migratoires ne compensent pas le déficit naturel important, lié à l’âge moyen élevé de la population.

Évolution du questionnaire de recensement

Afin d'améliorer la prise en compte de la multi résidence, notamment pour les enfants en résidence partagée, le questionnaire du recensement de la population a évolué en 2018. La croissance de population mesurée entre 2011 et 2016 est ainsi affectée d’un très léger effet questionnaire. Une estimation en sera publiée le 15 janvier 2019.

Sources

Depuis 2004, la méthode du recensement de la population est basée sur des cycles de collecte de 5 ans. Les populations légales publiées fin 2018, qui entrent en vigueur au 1er janvier 2019, sont millésimées 2016, car elles sont calculées à partir des informations collectées lors des enquêtes de recensement de 2014 à 2018 et ramenées à une même date, celle du milieu de la période.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès domiciliés (comptabilisés dans la commune de résidence).

Le solde migratoire apparent, appelé ici « solde migratoire », est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Une aire urbaine est un ensemble de communes constitué par un pôle urbain et par des communes rurales ou unités urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle et dans les communes attirées par celui-ci. Les « grandes aires urbaines » sont composées des grands pôles urbains de plus de 10 000 emplois et des espaces périurbains (couronnes et communes multi-polarisées autour des grands pôles). Les autres communes sous influence des pôles constituent les moyennes et petites aires urbaines, autour de pôles concentrant de 1 500 à 10 000 emplois. Les communes isolées se situent hors de l’influence des pôles.

Pour en savoir plus

«  La croissance démographique reste soutenue, grâce au dynamisme des grandes aires urbaines », Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 41, décembre 2018

Retrouvez les mêmes résultats pour chaque département de la région sur le site insee.fr