Insee Conjoncture GuadeloupeAu premier trimestre 2020, l’emploi salarié en net recul en Guadeloupe Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2020

Nora Eliot, Marion Lauvaux (Insee)

La fin du premier trimestre 2020 annonce une année difficile en Guadeloupe marquée par la pandémie de la Covid-19. En effet, l’emploi salarié chute de 2,7 %. Il retrouve son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2018. Il recule également sur un an de 0,5 % après une augmentation lors des deux années précédentes. Au premier trimestre 2020, la baisse est surtout portée par le secteur privé avec 3 200 destructions nettes d’emploi (soit - 4,1 %). Cette baisse concerne tous les secteurs. L’emploi intérimaire est en recul avec une suppression d’un tiers de ses effectifs. Ce trimestre connaît également un repli des créations d’entreprises.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 10
Paru le :Paru le10/07/2020
Nora Eliot, Marion Lauvaux (Insee)
Insee Conjoncture Guadeloupe No 10- Juillet 2020

Au premier trimestre 2020, la pandémie de la Covid-19 a interrompu le dynamisme de l’emploi salarié après 9 trimestres consécutifs de hausse. L’emploi salarié est en net recul en Guadeloupe (- 2,7 %) (figure 1). Le nombre de salariés s’établit ainsi à 117 400. Au total, 3 300 emplois ont été détruits à la fin mars.

La baisse de l’emploi salarié dans la région est imputable principalement au secteur privé (- 4,1 % après + 1,4 % au trimestre précédent). Cette baisse est moins forte dans la fonction publique (- 0,1 % après  + 0,7 %). À la fin du premier trimestre 2020, 3 200 emplois ont été détruits dans le secteur privé et 100 dans la fonction publique.

Sur un an,l’emploi recule de 0,5 %, soit - 600 emplois. Il retrouve son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2018.

En France (hors Mayotte), l’emploi salarié est en baisse de 2,0 % au premier trimestre (après + 0,4 % au trimestre précédent). Cette baisse est de 1,2 % sur un an (après une hausse de + 1,1 % sur la même période un an auparavant).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Guadeloupe Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Guadeloupe Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,09 100,2 99,59 100,27
T2 2011 100,4 100,3 100,21 100,4
T3 2011 100,79 100,25 100,75 100,41
T4 2011 99,77 100,3 99,55 100,43
T1 2012 99,44 100,32 98,88 100,4
T2 2012 100,45 100,29 100,3 100,33
T3 2012 98,65 100,14 97,66 100,07
T4 2012 99 100,03 97,81 99,95
T1 2013 100,06 100,04 99,29 99,91
T2 2013 100,06 99,92 98,97 99,66
T3 2013 97,75 100,09 95,67 99,81
T4 2013 98,11 100,37 95,38 99,95
T1 2014 98,72 100,41 95,59 99,9
T2 2014 98,07 100,44 95 99,93
T3 2014 97,25 100,34 93,91 99,77
T4 2014 97,79 100,43 94,31 99,83
T1 2015 97,66 100,38 94,57 99,78
T2 2015 97,32 100,61 93,74 99,99
T3 2015 98,28 100,7 94,86 100,12
T4 2015 98,67 100,89 94,86 100,35
T1 2016 99,49 101,06 96,23 100,54
T2 2016 98,77 101,32 95,47 100,84
T3 2016 98,28 101,6 94,93 101,15
T4 2016 98,01 101,7 94,68 101,29
T1 2017 97,57 102,1 93,79 101,79
T2 2017 97,94 102,44 94,38 102,22
T3 2017 96,57 102,7 92,58 102,63
T4 2017 96,74 103,08 93,44 103,18
T1 2018 98,05 103,27 94,77 103,41
T2 2018 98,07 103,32 94,91 103,56
T3 2018 98,28 103,43 95,76 103,7
T4 2018 99,26 103,73 96,91 104,05
T1 2019 100,08 104,1 97,6 104,51
T2 2019 100,53 104,33 98,19 104,75
T3 2019 101,15 104,52 99,66 104,96
T4 2019 102,32 104,91 101,04 105,48
T1 2020 99,57 102,85 96,92 102,82
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Tous les secteurs sont en repli particulièrementle tertiaire marchand hors intérim

Au premier trimestre 2020, dans le secteur tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié baisse de 3,4 % (après + 1,3 % au trimestre précédent) soit 1 700 destructions nettes (figure 2). Les effectifs salariés du secteur tertiaire marchand hors intérim sont stables sur un an. Au premier trimestre, l’emploi salarié se replie essentiellement dans l’hébergement-restauration (- 8,4 % soit - 400 emplois), dans les services aux entreprises (- 4,7 % soit - 500 emplois) et dans les activités liées au commerce et à la réparation d’automobiles et de motocycles (- 3,3 % soit - 500 emplois)

Dans la construction, l’emploi salarié décroît également de 2,4 % (après - 0,6 %) soit - 100 emplois en moins. Néanmoins, du fait du dynamisme des trimestres précédents, l’emploi dans la construction est supérieur à son niveau un an plus tôt (soit + 1,3 % sur un an). L’emploi industriel recule au premier trimestre en Guadeloupe (- 2,2 % après + 1,1 %) soit - 200 emplois. L’effectif salarié est en hausse dans l’industrie sur un an (+ 1,3 %).

Enfin, l’emploi salarié dans les services non marchands baisse de 0,7 % (après + 0,8 %) soit - 400 emplois. Il reste inférieur à son niveau un an auparavant (- 0,5 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 101,56 103 99,61 100,64
T2 2011 99,19 102,87 99,84 100,19
T3 2011 100,61 101,85 100,42 101
T4 2011 99,38 100,51 98,72 100,36
T1 2012 100,05 102,5 98,3 100,35
T2 2012 99,06 104,7 99,7 100,47
T3 2012 95,61 99,79 97,51 99,78
T4 2012 95,35 100,37 97,54 100,7
T1 2013 98,2 106,42 98,3 100,41
T2 2013 100,66 104,12 98,18 101,01
T3 2013 90,66 98,94 94,89 100,68
T4 2013 90,37 98,05 94,61 102,1
T1 2014 91,02 99,59 95,04 102,75
T2 2014 88,62 99,85 94,67 102,21
T3 2014 85,29 97,84 93,62 101,83
T4 2014 83,97 97,62 93,95 103,03
T1 2015 83,97 101,44 94,01 102,16
T2 2015 83,5 101,11 92,85 102,37
T3 2015 83,76 97,87 94,66 103,33
T4 2015 83,06 98,04 94,58 104
T1 2016 83,01 102,37 95,32 103,99
T2 2016 83,9 100,52 94,47 103,77
T3 2016 80,92 96,98 93,99 103,72
T4 2016 79,61 96,03 94,19 103,32
T1 2017 75,33 93,9 93,9 103,51
T2 2017 76,58 94,99 94,24 103,45
T3 2017 76,03 93,37 92,59 102,63
T4 2017 79,39 94,69 92,83 101,54
T1 2018 83,43 96,7 94,01 102,48
T2 2018 85,11 97,4 94,02 102,48
T3 2018 85,67 99,64 94,19 101,82
T4 2018 86,18 102,54 95,44 102,44
T1 2019 88,76 104,45 96,67 102,7
T2 2019 90,41 105,08 96,91 102,66
T3 2019 92,65 106,95 98,83 102,09
T4 2019 92,13 108,16 100,13 102,93
T1 2020 89,91 105,83 96,71 102,18
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Forte baisse des effectifs dans l'intérim

Après une progression de 6,4 % au quatrième trimestre 2019, le nombre de contrats intérimaires baisse de façon inédite au premier trimestre 2020, (- 36,7 % soit - 800 emplois) (figure 3). Cette baisse a un fort impact sur l’évolution de l’emploi au premier trimestre 2020. Le nombre d’intérimaires s’établit à 1 400. Sur un an, l’emploi intérimaire baisse de 30,1 % (soit 600 destructions d’emploi).

Le recours à l’intérim recule dans la construction (- 43,4 %), mais également dans le secteur tertiaire (- 35,9 %) et dans l’industrie (- 35,0 %).

Mesuré en équivalent temps plein, le volume de l'emploi intérimaire baisse également, mais de façon nettement moins marquée (- 2,9 %, soit - 63 ETP, après + 0,6 soit + 13 ETP au quatrième trimestre).

La forte baisse du recours à l’intérim s’observe également au niveau national. L’emploi intérimaire enregistre une baisse de 40,4 % au premier trimestre (après - 0,4 % au trimestre précédent) et de 41,0 % sur un an (après - 1,7 % sur la même période un an auparavant). Il retrouve un niveau comparable à celui de 2009.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 69,61 101,1
T2 2011 118,37 101,55
T3 2011 94,03 100,12
T4 2011 104,41 99,38
T1 2012 70,98 94,98
T2 2012 99,45 91,98
T3 2012 99,72 88,02
T4 2012 86,87 85,4
T1 2013 111,94 88,18
T2 2013 99,63 87,16
T3 2013 116,62 89,79
T4 2013 101,38 90,3
T1 2014 104,32 89,35
T2 2014 88,71 91,19
T3 2014 105,97 88,91
T4 2014 106,06 90,14
T1 2015 103,76 89,76
T2 2015 106,34 93,42
T3 2015 110,84 96,99
T4 2015 125,53 99,62
T1 2016 149,59 99,28
T2 2016 129,66 102,22
T3 2016 142,33 105,53
T4 2016 137,37 110,82
T1 2017 137,56 115,41
T2 2017 150,23 120,31
T3 2017 141,32 124,34
T4 2017 178,05 130,81
T1 2018 178,24 129,56
T2 2018 169,15 127,87
T3 2018 197,98 127,8
T4 2018 192,56 126,52
T1 2019 184,3 127,35
T2 2019 212,76 126,92
T3 2019 191,28 126,54
T4 2019 203,58 126,07
T1 2020 128,83 75,17
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les effectifs salariés reculent aussi en Guyane et en Martinique

Au premier trimestre l’emploi salarié reculepour la première fois en Guyane depuis les mouvements de grève de 2017. Les effectifs diminuent de 1,2 %, soit une perte de 700 emplois (après + 0,9 % au trimestre précédent) (figure 4). Hormis les services non marchands, tous les secteurs sont impactés par cette baisse. L’intérim perd 400 emplois (soit - 24,1 % après - 6,2 %). Le secteur tertiaire marchand hors intérim enregistre 300 emplois en moins (soit - 1,9 % après + 1,1 %). L’emploi recule dans l’industrie (- 1,3 % après - 0,8 %) et dans la construction ( - 0,9 % après + 1,8 %). Ces deux secteurs totalisent ensemble une perte de 100 emplois. Les services marchands enregistrent une hausse de 0,5 %, soit 100 emplois supplémentaires.

Du fait du dynamisme des trimestres précédents, l’emploi salarié reste en hausse sur un an (+ 2,1 %), portée par les secteurs privé et public. Fin mars 2020,55 200 salariés travaillent en Guyane, soit 1 100 emplois supplémentaires en un an.

En Martinique, l’emploi salarié connaît une baisse record depuis 2011 au premier trimestre (- 1,8 % après + 0,6 %) soit 2 200 emplois en moins. Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) est celui qui perd le plus d’emplois : 1 000 salariés en moins, soit une diminution de 1,9 % par rapport à fin 2019. L’intérim perd un tiers de ses effectifs soit 700 emplois en moins. L’emploi recule dans les services non marchands (– 0,6 %) et dans la construction (- 4,1 %) qui perdent 300 et 200 emplois en un trimestre. Il résiste dans l’industrie martiniquaise avec des effectifs en légère hausse (+ 0,5 %).

Sur un an, la Martinique a perdu 700 emplois, soit une baisse de 0,6 %. Fin mars 2020, 121 900 salariés travaillent dans la région contre 122 600 un an plus tôt.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2019T4 2020T1
Guadeloupe 1,16 -2,69
Martinique 0,57 -1,79
Guyane 0,87 -1,2
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Ralentissement de la création d’entreprises dans tous les secteurs

Au premier trimestre 2020, 1 242 entreprises ont été créées en Guadeloupe (1 323 au 1er trimestre 2019). Les créations d’entreprises sont en net recul par rapport au quatrième trimestre 2019 (- 7,9 %) comme en Martinique en en Guyane, alors qu’elles étaient sur une tendance haussière depuis début 2017 (figure 5). Hors micro-entrepreneurs, les immatriculations baissent à un rythme encore plus soutenu (- 10,6 %). Le micro-entrepreneuriat est à l’origine d’une création d’entreprise sur quatre.

Tous les secteurs d’activités sont touchés par ce ralentissement. L’industrie accuse une baisse de 15,4 % alors que dans ce secteur la création avait déjà fortement ralenti le trimestre précédent (- 18 %). Dans la construction elle recule de nouveau (- 5,6 %), poursuivant sa baisse du quatrième trimestre 2019 (- 15,8 %). Les immatriculations dans le secteur tertiaire sont également touchées : dans le secteur des services qui représente à lui seul plus de la moitié des immatriculations, la baisse est de 5,2 % alors que les créations diminuent de 11,9 % dans les secteurs du commerce, transport et hébergement-restauration. Le secteur tertiaire regroupe plus de quatre créations d’entreprise sur cinq.

Sur un an, le nombre de créations d’entreprises diminue également de 6,1 %. Hors micro-entrepreneurs, la chute est encore plus forte (- 14,4 %). Cette baisse est visible dans tous les secteurs particulièrement dans l’industrie (- 28,7 %) et dans le secteur du commerce, transports et restauration-hébergement construction (- 11,2 %). Les secteurs de la construction et des services sont plus stables (respectivement - 0,7 % et - 0,9 %). En Martinique, l’évolution annuelle des créations est stable (+ 0,1 %). Les immatriculations chutent de 21,5 % en Guyane.

Figure 5Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Guadeloupe y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 95,82 99,15 103,15 91,9
T2 2011 101,65 98,35 121,02 92,64
T3 2011 89,78 99,01 114,88 92,89
T4 2011 84,84 99,04 104,33 92,91
T1 2012 90,11 94,96 108,35 94,92
T2 2012 74,29 91,68 96,46 92,68
T3 2012 76,37 92,21 95,12 92,66
T4 2012 77,91 93,21 93,94 90,41
T1 2013 72,2 100,15 85,98 90,9
T2 2013 78,46 101,22 91,73 90,97
T3 2013 81,43 101,66 91,26 90,42
T4 2013 69,12 104,03 77,95 92,03
T1 2014 75,05 103,69 81,34 92,48
T2 2014 72,64 103,21 76,14 92,58
T3 2014 73,74 101,79 79,21 93,88
T4 2014 80,66 103,51 87,8 93,99
T1 2015 80,55 110,96 79,61 87,86
T2 2015 81,43 115,48 74,8 87,97
T3 2015 90,66 118,16 82,05 88,79
T4 2015 89,01 120,39 83,78 90,06
T1 2016 93,74 122,91 81,5 91,26
T2 2016 91,43 128,19 85,28 96,13
T3 2016 95,27 129,86 83,78 93,12
T4 2016 85,6 126,73 72,13 92,56
T1 2017 93,3 130,2 81,81 95,39
T2 2017 99,23 130,88 85,91 95,78
T3 2017 94,62 135,3 84,96 100,63
T4 2017 102,53 141,59 93,07 107,41
T1 2018 108,24 144,01 92,36 111,7
T2 2018 112,09 149,38 98,5 116,82
T3 2018 109,12 147,43 96,54 117,62
T4 2018 114,4 150,16 101,18 121,42
T1 2019 115,93 157,8 104,17 132,39
T2 2019 111,54 161,26 101,26 134,75
T3 2019 115,38 168,62 106,77 140,45
T4 2019 110,99 176,5 106,14 144,42
T1 2020 99,23 161 97,8 128,76
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Au premier trimestre 2020, en Guadeloupe, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à 59 930. Parmi elles, 50 260 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 9 680 exercent une activité réduite (catégories B, C). Ce trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue de 1,1 % et baisse de 7,8 % sur un an. Le nombre des inscrits en catégories B et C recule de 3,1 % au premier trimestre et de 3,5 % sur un an (figure 6).

Néanmoins, le ralentissement de l’économie se traduit déjà par une nette hausse du nombre de demandeurs d’emploi en avril. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C augmente de 2,1 % au mois d’avril. Il s’établit à 61 240 (soit + 1 280 personnes par rapport à fin mars). S’agissant des demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A), leur nombre s’établit à 54 380. Il augmente de 7,5 % sur un mois (soit + 3 790 personnes). Cette hausse est alimentée par de nouvelles inscriptions à Pôle emploi mais aussi par un basculement des personnes en activité réduite (catégories B et C) dont l’emploi a pris fin. Fin avril, 6 860 demandeurs d’emplois ont inscrits en catégories B et C, soit – 2 510 personnes.

À la fin du mois d’avril, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi (catégories A, B, C) est stable en Guyane et augmente en Martinique (+ 2,3 % par rapport à fin mars). Néanmoins, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A croît dans les deux régions (respectivement + 2,9 % et + 9,6 %).

Au niveau national, ce constat est encore plus marqué. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B, C augmente en avril de 3,6 % par rapport à fin mars. Cette hausse est essentiellement portée par les personnes inscrites en catégorie A (+ 22,6 %).

Figure 6Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe France entière
T4 2010 100 100
T1 2011 102,92 101,13
T2 2011 104,99 102,11
T3 2011 106,34 103,58
T4 2011 107,47 105,3
T1 2012 108,3 107,09
T2 2012 109,65 108,83
T3 2012 111,31 111,79
T4 2012 112,9 114,77
T1 2013 112,55 117,57
T2 2013 114,82 119,46
T3 2013 113,76 120,18
T4 2013 114,77 121,78
T1 2014 116,08 123,2
T2 2014 115,79 124,87
T3 2014 116,59 126,48
T4 2014 117,47 128,82
T1 2015 118,59 130,96
T2 2015 119,92 133,7
T3 2015 118,95 134,15
T4 2015 118,97 135,26
T1 2016 117,73 135,55
T2 2016 116,7 134,68
T3 2016 117,31 135,45
T4 2016 117,21 135,64
T1 2017 118,02 136,64
T2 2017 119,02 137,65
T3 2017 119,54 138,88
T4 2017 120,3 139,41
T1 2018 120,05 139,54
T2 2018 119,7 139,7
T3 2018 119,23 139,77
T4 2018 118,73 139,18
T1 2019 117,96 139,03
T2 2019 116,52 138,34
T3 2019 114,75 137
T4 2019 111,18 135,05
T1 2020 109,52 135
  • Notes : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Figure 6Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

  • Notes : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.
Avertissement - Emploi

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l'Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim). Néanmoins, les niveaux de l’emploi du secteur « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee peuvent différer du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences exister sur les taux d’évolution.

Avertissement - Données tourisme et construction

Exceptionnellement ce trimestre les données sur la construction et le tourisme ne sont pas commentées en raison d'une livraison tardive.

Encadré 1 - L’impact de la crise sur l’économie

La pandémie Covid-19 a conduit au confinement de la population entre le 17 mars et le 11 mai 2020. Pendant cette période, la Guadeloupe a connu un recul d’activité économique de 20 %. Dans l’industrie, l’activité chute de 81 %. Les valeurs ajoutées des secteurs d’activité dans le commerce, dans la réparation automobile et dans le transport/entreposage diminuent fortement (respectivement - 36 %, - 50 % et - 56 %). Avec un climat des affaires incertain en début d’année, de nombreuses entreprises pourraient reporter ou diminuer les recrutements. En effet, les déclarations préalables à l’embauche diminuent au premier trimestre 2020 par rapport au premier trimestre 2019, quelle que soit la taille de l’entreprise (- 11,5 %). Cette baisse est plus marquée pour les entreprises de plus de 20 salariés (- 14,1 %) que pour les très petites entreprises (TPE) (- 9,3 %). Dans les TPE, les CDI reculent davantage que les CDD de plus d’un mois (respectivement - 21,4 % et - 17,2 %). Dans les entreprises de plus de 20 salariés, le nombre de CDD de plus d’un mois diminue (- 20,1 %) alors que le nombre de CDI augmente (+ 11,5 %).

Une semaine après le déconfinement, les demandes de chômage partiel concernent près de deux tiers des salariés dans le privé. Au 26 mai, 8 840 demandes d’autorisation préalable de mise en activité partielle ont été déposées. Ces demandes concernent désormais 53 154 salariés pour un total de 22,9 millions d’heures chômées demandées. Cela représente en moyenne 431 heures chômées demandées par salarié, soit 12 semaines à 35 heures hebdomadaires. Néanmoins, la forte proportion d’emploi public limite les effets de la crise sur l’économie guadeloupéenne. La fonction publique concentre 36 % des emplois salariés en Guadeloupe contre 23 % au niveau national.

Encadré 2 - Contexte international – Une récession mondiale soudaine et de grande ampleur

La crise sanitaire a touché la majorité des pays du monde et la quasi-totalité des économies avancées, paralysant l’activité du fait des mesures d’endiguement mises en place. Dans les économies avancées, la chute de l’activité a débuté globalement à la mi-mars pour se prolonger au mois d’avril. Depuis lors, l’activité se rétablit graduellement dans les pays où l’épidémie a pu être maîtrisée, au rythme des calendriers d’allègement des mesures de restriction. L’environnement international reste toutefois très incertain, et ce durablement, d’autant que la menace d’une deuxième vague épidémique continue de planer dans certains pays.

Encadré 3 - Contexte national – Après avoir chuté lourdement pendant la période de confinement, l’activité se rétablit progressivement

Les mesures prises pour endiguer la propagation du Covid-19, notamment le confinement de la population entre le 16 mars et le 11 mai, ont entraîné une brusque chute de l’activité économique : pendant la période de confinement, elle se serait située à environ un tiers en deçà de la normale. La consommation des ménages a chuté dans des proportions similaires.

La sortie graduelle du confinement a permis le rebond de la consommation et le redémarrage plus progressif de l’activité. En juin, la consommation serait « seulement » de 3 % en deçà de son niveau d’avant crise. L’activité resterait plus dégradée, de 12 % inférieure à la normale en juin. La production industrielle, notamment, pâtirait d’une demande internationale en berne et d’importants stocks à écouler. Certains services en revanche auraient vu leur activité se redresser nettement en juin (hébergement-restauration). Au deuxième trimestre, le PIB aurait ainsi diminué de 17 %, après - 5,3 % au premier. La dynamique de reprise amorcée en mai puis juin anticiperait une baisse du PIB d’environ 9 % sur l’année 2020.

Pour comprendre

Les emplois intérimaires sont comptabilisés du point de vue de l’établissement de travail temporaire dont dépend le salarié, et non du point de vue de l’établissement utilisateur. Par conséquent, l’intérim est comptabilisé dans le secteur tertiaire marchand, quel que soit le secteur d’activité de l’établissement utilisateur.