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Insee Analyses Centre-Val de Loire · Juillet 2022 · n° 86
Insee Analyses Centre-Val de LoireEn 2021, le rebond des naissances ne compense pas la hausse des décès en Centre-Val de Loire Bilan démographique 2021 du Centre-Val de Loire

Olivier Diel, Marie-Claire Fiévé (Insee)

Au 1er janvier 2022, la population du Centre-Val de Loire est estimée à 2 564 920 habitants, en baisse pour la troisième année consécutive.

Malgré un rebond des naissances, le solde naturel demeure négatif en 2021. En effet, les décès continuent d’augmenter dans le Loiret, l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire, départements les plus peuplés et les plus jeunes de la région. En revanche, ils diminuent dans le Loir-et-Cher, le Cher et l’Indre, plus âgés, où l’excès de mortalité a été plus élevé en 2020, année marquée par la pandémie.

L’espérance de vie à la naissance stagne pour les hommes et recule pour les femmes. Le vieillissement de la population se confirme.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 86
Paru le :Paru le26/07/2022

Une population régionale en baisse : 2,6 millions d’habitants au 1er janvier 2022

Selon les estimations annuelles de population (sources), 2 564 920 personnes résident dans le Centre-Val de Loire au 1er janvier 2022. Pour la troisième année consécutive, ce nombre diminue légèrement, alors que la population de France métropolitaine continue d’augmenter. Cette évolution s’inscrit dans une tendance qui remonte à 2014 : au cours de cette année, le solde migratoire est devenu nettement négatif, tout en restant compensé par l’excédent naturel. En revanche, à partir de 2015, ce dernier s’est réduit, puis est devenu à son tour négatif (figure 1). La population de la région a donc commencé à diminuer même si, depuis 2018, le solde migratoire oscille autour de zéro. Cette tendance rapproche le Centre-Val de Loire des autres régions frontalières de l’Île-de-France que sont les Hauts-de-France, la Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand Est. De 2014 à 2022, la population de la région a diminué de 0,5 %, quand celle de la France métropolitaine a augmenté de 2,5 % (figure 2b). Le Centre-Val de Loire demeure la deuxième région la moins peuplée de France métropolitaine, après la Corse.

Figure 1Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2011 à 2021

Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2011 à 2021 - Lecture : en 2011, la population centraise augmente de 6 750 habitants : + 5 980 dû au solde naturel, + 770 dû au solde migratoire apparent.
Années Solde naturel Solde migratoire Variation totale de la population
2011 5 979 772 6 751
2012 4 961 2 001 6 962
2013 3 777 3 110 6 887
2014 4 305 -3 148 1 157
2015 1 335 -2 061 -726
2016 1 066 -2 680 -1 614
2017 -446 -2 953 -3 399
2018 -768 1 095 327
2019 -1 248 -1 198 -2 446
2020 -3 275 309 -2 966
2021 (p) -3 332 479 -2 853
  • Lecture : en 2011, la population centraise augmente de 6 750 habitants : + 5 980 dû au solde naturel, + 770 dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021)

Figure 1Variation de la population, soldes naturel et migratoire du Centre-Val de Loire de 2011 à 2021

  • Lecture : en 2011, la population centraise augmente de 6 750 habitants : + 5 980 dû au solde naturel, + 770 dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021)

Figure 2aÉvolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 1999 à 2022

base 100 en 1999
Évolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 1999 à 2022 (base 100 en 1999) - Lecture : de 1999 à 2022, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,1 %, contre 12,2 % pour la France métropolitaine.
Années Loiret Indre-et-Loire Eure-et-Loir Loir-et-Cher Cher Indre Centre-Val de Loire France métropolitaine
1999 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00
2000 100,53 100,63 100,40 100,43 99,99 100,03 100,40 100,62
2001 101,18 101,35 100,88 100,89 100,01 100,14 100,88 101,32
2002 101,80 102,02 101,33 101,32 100,09 100,22 101,34 102,03
2003 102,44 102,72 101,80 101,76 100,06 100,34 101,80 102,74
2004 103,04 103,35 102,23 102,16 99,96 100,37 102,21 103,43
2005 103,76 104,10 102,76 102,70 100,01 100,54 102,74 104,22
2006 104,43 104,81 103,29 103,23 100,02 100,69 103,25 104,96
2007 104,82 105,31 103,61 103,59 100,00 100,62 103,55 105,64
2008 105,31 105,73 103,89 103,68 99,57 100,28 103,74 106,22
2009 105,76 106,27 104,36 104,09 98,86 100,39 104,03 106,79
2010 106,18 106,65 105,21 104,79 98,94 99,92 104,42 107,30
2011 106,74 107,22 105,57 105,17 99,08 99,49 104,78 107,82
2012 107,18 107,81 105,98 105,29 99,14 98,84 105,05 108,34
2013 107,71 108,41 106,20 105,40 99,06 98,58 105,34 108,89
2014 108,38 109,07 106,39 105,90 98,62 97,76 105,62 109,46
2015 108,97 109,26 106,46 105,73 98,22 96,90 105,67 109,92
2016 109,13 109,49 106,43 105,64 97,62 96,60 105,64 110,21
2017 109,74 109,54 106,26 105,37 96,71 96,05 105,57 110,50
2018 109,86 109,77 105,96 104,84 96,44 95,35 105,43 110,85
2019 110,11 110,18 105,85 104,60 96,09 95,35 105,45 111,28
2020 110,44 110,36 105,57 104,20 95,56 94,21 105,35 111,60
2021 110,79 110,57 105,24 103,74 94,94 93,53 105,22 111,88
2022 111,05 110,79 104,92 103,37 94,37 92,94 105,11 112,19
  • Lecture : de 1999 à 2022, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,1 %, contre 12,2 % pour la France métropolitaine.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee – Estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2021)

Figure 2aÉvolution de la population des départements, de la région et de la France métropolitaine de 1999 à 2022

  • Lecture : de 1999 à 2022, la population du Centre-Val de Loire a augmenté de 5,1 %, contre 12,2 % pour la France métropolitaine.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee – Estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2021)

Tous les départements ne connaissent pas la même évolution (figure 2a) que la région. Le nombre de personnes vivant dans l’Indre-et-Loire et le Loiret augmente régulièrement chaque année, à un rythme proche de la moyenne métropolitaine. Les habitants de ces deux départements représentent à eux seuls plus de 50 % de la population régionale. En revanche, dans les autres territoires du Centre-Val de Loire, la population décroît. Cette tendance est déjà ancienne pour les deux départements du sud de la région, l’Indre et le Cher, qui perdent des habitants depuis les années 1970 pour le premier et depuis 1990 pour le second. Ce phénomène est plus récent et moins marqué pour l’Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher dont la population n’a commencé à diminuer qu’à partir de 2015.

Le déficit naturel s’est creusé avec la crise sanitaire

Le est négatif depuis 2017 en Centre-Val de Loire (figure 3). En 2020, la pandémie a donc amplifié un mouvement déjà existant, combinant une baisse du nombre de naissances et une augmentation de celui des décès : ce déficit naturel, qui s’élevait à 450 personnes en 2017, est passé à 1 250 en 2019, avant d’exploser à 3 280 en 2020. L’effet de la Covid-19 a accru le nombre de décès et entraîné un repli des naissances, essentiellement en fin d’année (encadré 1). En 2021, le déficit naturel se stabilise à 3 340 habitants : alors que le nombre des décès continue de croître, celui des naissances augmente légèrement (+ 1 %) pour la première fois depuis près de 10 ans. De manière générale, dans toutes les régions voisines du Centre-Val de Loire à l’exception de la Nouvelle-Aquitaine, le solde naturel est devenu plus largement positif (en Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les Pays de la Loire, par exemple) ou moins négatif (en Normandie ou en Bourgogne-Franche-Comté), souvent à la faveur d’une hausse du nombre des naissances : + 0,9 % en Auvergne-Rhône-Alpes, + 1,5 % en Normandie, + 3,2 % dans les Pays de la Loire.

Figure 3Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2011 et 2021 en Centre-Val de Loire

Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2011 et 2021 en Centre-Val de Loire - Lecture : en 2021, 25 580 enfants sont nés et 28 920 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le solde naturel s’élève donc à - 3 340.
Années Naissances Décès Solde naturel
2011 29 885 23 906 5 979
2012 29 993 25 032 4 961
2013 29 147 25 370 3 777
2014 29 012 24 707 4 305
2015 27 694 26 359 1 335
2016 27 303 26 237 1 066
2017 26 380 26 826 -446
2018 26 093 26 861 -768
2019 25 852 27 100 -1 248
2020 25 337 28 612 -3 275
2021 25 586 28 918 -3 332
  • Lecture : en 2021, 25 580 enfants sont nés et 28 920 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le solde naturel s’élève donc à - 3 340.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021, telles que arrêtées au 22 décembre 2021 pour les naissances)

Figure 3Évolution du nombre des naissances et des décès entre 2011 et 2021 en Centre-Val de Loire

  • Lecture : en 2021, 25 580 enfants sont nés et 28 920 personnes sont décédées dans le Centre-Val de Loire. Le solde naturel s’élève donc à - 3 340.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021, telles que arrêtées au 22 décembre 2021 pour les naissances)

En 2021, le Loiret est le seul département de la région où le nombre de naissances dépasse celui des décès. Pour tous les autres, le solde naturel est négatif, de peu et depuis peu (2020) pour l’Indre-et-Loire et l’Eure-et-Loir, et depuis 2015 pour le Loir-et-Cher. Ce déficit est structurel dans l’Indre, qui depuis 1975 enregistre chaque année beaucoup plus de décès que de naissances, et dans le Cher qui, sur cette même période, n’a connu que cinq années de solde naturel positif.

L’Indre-et-Loire et le Loiret accueillent plus d’habitants qu’ils n’en perdent

En 2021, le Centre-Val de Loire aurait attiré 470 nouveaux habitants de plus que de départs. Mais à l’échelle des départements, si l’Indre-et-Loire, le Loiret et, dans une bien moindre mesure, l’Indre ont enregistré plus d’entrées que de sorties, ce n’est pas le cas des autres départements, qui continuent de perdre des habitants (figure 4).

Figure 4Variation de population, solde naturel et solde migratoire des départements et de la région en 2021

Variation de population, solde naturel et solde migratoire des départements et de la région en 2021 - Lecture : en 2021, la population de l’Indre-et-Loire a augmenté de 1 170 habitants : - 80 dû au solde naturel, + 1 250 dû au solde migratoire apparent.
Solde naturel Solde migratoire Variation de population
Cher -1 491 -274 -1 765
Eure-et-Loir -70 -1 237 -1 307
Indre -1 418 57 -1 361
Indre-et-Loire -82 1 251 1 169
Loir-et-Cher -1 037 -143 -1 180
Loiret 766 825 1 591
Centre-Val de Loire -3 332 479 -2 853
  • Lecture : en 2021, la population de l’Indre-et-Loire a augmenté de 1 170 habitants : - 80 dû au solde naturel, + 1 250 dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021)

Figure 4Variation de population, solde naturel et solde migratoire des départements et de la région en 2021

  • Lecture : en 2021, la population de l’Indre-et-Loire a augmenté de 1 170 habitants : - 80 dû au solde naturel, + 1 250 dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, estimations de population, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021)

Avec un solde de 1 250 habitants en 2021, l’Indre-et-Loire demeure le département où l’excédent migratoire est le plus fort, ce qui lui permet de compenser largement son déficit naturel. En comparaison, le du Loiret est positif mais plus bas (825 habitants), et son accroissement naturel est plus dynamique (+ 800). La petite soixantaine d’habitants gagnés par l’Indre est loin de compenser l’excédent de décès sur les naissances (1 420).

Le Cher et le Loir-et-Cher cumulent, quant à eux, déficit naturel et déficit migratoire, tout comme l’Eure-et-Loir. Pour ce dernier, le phénomène est récent et date de 2020 : en dix ans, la chute du nombre de naissances (- 18,9 %), conjuguée à la hausse du nombre de décès (+ 24,2 %) a rendu le solde naturel de ce département déficitaire, alors qu’il a longtemps été largement excédentaire. Comme son solde migratoire est également négatif, l’Eure-et-Loir perd des habitants.

Le nombre de naissances rebondit dans tous les départements, à l’exception du Loiret

25 580 bébés sont nés dans le Centre-Val de Loire en 2021, soit 250 de plus qu’en 2020, malgré un creux en début d’année (encadré 1). Cette hausse de 1,0 %, légèrement supérieure à la moyenne métropolitaine (0,7 %), est d’autant plus remarquable que le nombre de naissances ne cessait de diminuer dans la région depuis dix ans.

Ce rebond des naissances fait suite à une baisse importante et quasi-générale en 2020 ; le Loir-et-Cher constitue une exception avec autant de nouveaux-nés en 2020 qu’en 2019. La situation est cependant contrastée : le Loiret est le seul département où le nombre de naissances a continué de baisser en 2021 (- 100), se rapprochant de l’Île-de-France. Dans les cinq autres départements de la région, les naissances augmentent, dépassant même leur niveau de 2019 dans l’Indre, l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.

En dix ans, le nombre de naissances dans la région a diminué de 14,4 %, soit un peu plus qu’en France métropolitaine (- 12,0 %), avec de grandes différences entre les départements. En effet, cette baisse s’échelonne de 8,3 % dans l’Indre-et-Loire à 18,9 % dans l’Eure-et-Loir et 19,1 % dans le Loir-et-Cher, les autres départements se situant dans la moyenne régionale. Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité.

De manière générale, les femmes du Centre-Val de Loire ont plus d’enfants que la moyenne des Françaises de métropole : elles donnent naissance en moyenne à 1,88 enfant, contre 1,80 à l’échelle nationale. Ce chiffre place la région au deuxième rang métropolitain, ex-aequo avec les Pays de la Loire, derrière la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Seules les habitantes d’Indre-et-Loire ont un plus faible (1,73). Celles d’Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher ont en moyenne deux enfants.

Cependant, les départs de la région, le vieillissement et le non-remplacement des générations nombreuses du baby-boom, favorisent le recul du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (par convention, âgées de 15 à 49 ans) : en dix ans, il est passé de 541 400 à 506 700 dans la région. Là encore, il existe de grandes différences entre les départements : si la baisse du nombre de mères potentielles se limite à 1,8 % dans le Loiret, elle atteint 13,9 % dans l’Indre.

Enfin, dans la région comme dans toute la France, les femmes ont des enfants de plus en plus tard (30,4 ans en 2021, contre 29,7 en 2011), même si l’âge moyen de la mère à l’accouchement reste inférieur à la moyenne métropolitaine (31 ans). C’est dans le Cher et le Loir-et-Cher que les femmes sont les plus jeunes (29,6 ans) quand elles accouchent, et dans l’Indre-et-Loire qu’elles sont les plus âgées (30,9 ans).

Ce décalage dans le temps s’observe en particulier pour le premier enfant (encadré 2).

Le nombre de décès continue d’augmenter dans les départements les plus peuplés

En 2021, 28 920 habitants du Centre-Val de Loire sont décédés, soit 300 de plus qu’en 2020. Ceci représente une augmentation de 1,1 % sur un an, alors que la France métropolitaine enregistre une baisse de 1,6 %.

Le nombre de personnes décédées a fortement augmenté dans le Loiret (300 décès de plus en 2021, par rapport à 2020), alors que celui-ci avait été nettement moins touché par la Covid-19 que les autres départements de la région en 2020. Dans l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire, le nombre de décès a poursuivi sa progression (130 décès supplémentaires chacun), mais à un rythme bien moins soutenu qu’en 2020. Dans l’Eure-et-Loir, le nombre de décès augmente de 1,6 % en 2021, contre 5,3 % en 2020. Dans l’Indre-et-Loire, il augmente de 2,2 % en 2021, contre 5,5 % en 2020. Les habitants du Cher, de l’Indre et du Loir-et-Cher avaient été durement affectés par la pandémie en 2020, avec des hausses du nombre de décès comprises entre 6,8 et 9,2 %. En 2021, même si le nombre de personnes décédées demeure nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire, il décroît de 30 dans le Cher, de 100 dans l’Indre et de 170 dans le Loir-et-Cher.

La Covid-19 amplifie un phénomène plus ancien : l’augmentation sur l’ensemble du territoire du nombre de décès due au vieillissement des générations, en partie issues du baby boom. Avec un de 11,2 décès pour mille habitants en 2021, le Centre-Val de Loire se situe au-dessus de la moyenne métropolitaine (9,7 ‰) ; il se rapproche des régions voisines de Normandie (11 ‰) et de Bourgogne-Franche-Comté (11,3 ‰).

En Centre-Val de Loire, les différences sont bien marquées entre les départements du nord de la région, plus « jeunes » et ceux du sud, où les personnes âgées représentent une part plus importante de la population. Le Loiret (9,9 décès pour mille habitants), l’Indre-et-Loire (10,1 ‰) et l’Eure-et-Loir (10,5 ‰) se distinguent ainsi nettement du Loir-et-Cher (12,1 ‰), et surtout du Cher (13,7 ‰) et de l’Indre (14,9 ‰). Dans ce dernier groupe de départements, plus « âgés », le taux de mortalité a bondi d’un point entre 2019 et 2020, avant de se stabiliser, voire de diminuer légèrement, en 2021. Pour les départements plus « jeunes » du nord de la région, le taux de mortalité a moitié moins augmenté entre 2019 et 2020. Ainsi, dans l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire, il s’est ensuite stabilisé en 2021, mais il a continué d’augmenter dans le Loiret. Cette différence illustre l’augmentation des risques de décès en 2020 pour les plus âgés en lien avec la crise sanitaire.

L’espérance de vie ne progresse plus

Dans la région en 2021, l’ à la naissance des hommes, inchangée depuis quatre ans, est semblable à la moyenne de la France métropolitaine (79,3 ans). Celle des femmes a légèrement diminué avec la crise sanitaire : s’élevant à 85 ans (contre 85,2 en 2019), elle est désormais inférieure à la moyenne métropolitaine (85,5 ans). Ces niveaux sont comparables à ceux de la Bretagne ou de la Bourgogne-Franche-Comté, mais sont inférieurs à ceux des régions voisines de Nouvelle-Aquitaine, des Pays de la Loire, d’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Les disparités sont fortes d’un département à l’autre : de manière générale, l’espérance de vie est plus élevée dans l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret que dans l’Indre, l’Eure-et-Loir et le Cher. Si l’espérance de vie d’une Tourangelle atteint 85,7 ans, celle d’une Berrichonne est plus basse de presque deux ans. Le même écart se retrouve chez les hommes de ces deux départements (80 ans contre 78,1 ans).

Le vieillissement de la population s’accentue

Au 1er janvier 2022, en Centre-Val de Loire, la part des personnes âgées de 65 ans ou plus (23,6 %) est supérieure à celle des jeunes de moins de 20 ans (23,1 %) (figure 5a). Si cette dernière correspond à la moyenne de la France métropolitaine, la proportion régionale de seniors est supérieure de deux points. Avec un de 1,0 la population de la région apparaît donc plus âgée que celle de France métropolitaine (0,9).

Là encore, la situation est très contrastée suivant les départements (figure 5b). Dans l’Indre et dans le Cher, plus d’un habitant sur quatre est âgé de 65 ans ou plus, et seul un sur cinq a moins de 20 ans. Avec un indice de vieillissement qui s’élève, respectivement, à 1,5 et 1,3, la structure par âge de la population de ces deux départements est plus proche de celle de la Nièvre, de l’Allier et de la Creuse que de celle de l’Eure-et-Loir (0,9) et du Loiret (0,8). En effet, du fait de la plus grande jeunesse de sa population, le nord de la région apparaît davantage comparable à l’Île-de-France et aux Hauts-de-France.

Figure 5aPyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2022 et au 1er janvier 2012

Pyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2022 et au 1er janvier 2012 - Lecture : au 1er janvier 2022, 22 090 femmes et 9 650 hommes âgés de 90 à 94 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
Âge Femmes en 2022 Hommes en 2022 Femmes en 2012 Hommes en 2012
0 à 4 ans 63 217 64 751 74 562 77 361
5 à 9 ans 72 299 75 007 76 950 80 231
10 à 14 ans 78 420 82 413 76 571 80 544
15 à 19 ans 75 932 81 438 71 172 75 984
20 à 24 ans 65 347 70 000 68 647 69 754
25 à 29 ans 60 477 61 923 70 981 70 078
30 à 34 ans 70 775 68 350 74 021 71 777
35 à 39 ans 76 068 72 456 80 452 80 080
40 à 44 ans 76 494 73 940 87 617 87 178
45 à 49 ans 81 567 79 999 88 499 86 695
50 à 54 ans 86 941 85 691 87 780 84 951
55 à 59 ans 86 829 83 624 88 166 84 651
60 à 64 ans 85 646 79 968 89 750 85 670
65 à 69 ans 84 807 76 054 65 384 60 161
70 à 74 ans 84 204 73 889 55 286 47 275
75 à 79 ans 57 948 47 613 57 004 43 390
80 à 84 ans 44 823 32 120 49 980 32 596
85 à 89 ans 38 392 22 778 35 809 18 946
90 à 94 ans 22 085 9 647 15 144 6 256
95 ans et plus 8 787 2 196 4 977 1 256
  • Lecture : au 1er janvier 2022, 22 090 femmes et 9 650 hommes âgés de 90 à 94 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee – Estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2021)

Figure 5aPyramides des âges du Centre-Val de Loire au 1er janvier 2022 et au 1er janvier 2012

  • Lecture : au 1er janvier 2022, 22 090 femmes et 9 650 hommes âgés de 90 à 94 ans résident dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee – Estimations de population (résultats provisoires arrêtés fin 2021)

Depuis 2012, la part des jeunes dans la population a diminué d’un point, que ce soit au niveau national, régional ou départemental, à l’exception du Loiret, où elle est demeurée quasi identique. Dans le même temps, celle des personnes âgées d’au moins 65 ans a augmenté de plus de quatre points, avec l’arrivée dans cette tranche d’âge des générations du baby-boom.

Conséquence d’une espérance de vie élevée, la part des personnes âgées de 75 ans ou plus progresse partout, mais plus particulièrement dans les départements dont la population est déjà âgée (+ 1,3 point dans le Cher et l’Indre). 14,6 % des Indriens ont 75 ans ou plus, contre 11,2 % de l’ensemble des habitants du Centre-Val de Loire et moins de 10 % des Français de métropole.

Encadré 1 - La saisonnalité des naissances perturbée par la pandémie

La répartition des naissances durant l’année 2021 (figure 6) apparaît liée à la situation sanitaire et à l’incertitude économique régnant neuf mois plus tôt. La baisse des naissances fin 2020 et dans les premiers mois de 2021 correspond au premier confinement du printemps 2020. Les restrictions de déplacement, les inquiétudes concernant le virus et sa transmission ont pu freiner les conceptions, tout comme la fermeture des centres de procréation médicalement assistée. Un certain nombre de couples semblent ainsi avoir reporté leur projet de parentalité.

Par la suite, le nombre de bébés nés en mars-avril 2021 (et donc conçus durant l’été 2020) a été nettement plus élevé que les années précédentes. Après un net repli en mai et juin, il repart à la hausse à partir du mois de juillet. Contrairement au premier confinement, les effets de celui de l’automne 2020 semblent donc peu marqués.

Figure 6Évolution des naissances par mois dans le Centre-Val de Loire

en nombre
Évolution des naissances par mois dans le Centre-Val de Loire (en nombre) - Lecture : en janvier 2019, 2 230 enfants sont nés de mères domiciliées dans le Centre-Val de Loire.
2019 2020 2021
Janvier 2 228 2 169 1 907
Février 1 816 1 954 1 769
Mars 2 010 2 025 2 164
Avril 1 965 1 968 2 210
Mai 2 220 2 183 2 007
Juin 2 197 2 103 2 023
Juillet 2 366 2 272 2 294
Août 2 243 2 209 2 255
Septembre 2 213 2 219 2 249
Octobre 2 304 2 183 2 296
Novembre 2 078 2 072 2 180
Décembre 2 212 1 980 2 232
  • Lecture : en janvier 2019, 2 230 enfants sont nés de mères domiciliées dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021, telles que arrêtées au 22 décembre 2021)

Figure 6Évolution des naissances par mois dans le Centre-Val de Loire

  • Lecture : en janvier 2019, 2 230 enfants sont nés de mères domiciliées dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (données provisoires pour 2021, telles que arrêtées au 22 décembre 2021)

Encadré 2 - Les femmes deviennent mères plus tardivement

Comme le nombre de naissances en général, le nombre de premières naissances a diminué entre 2010 et 2020 dans le Centre-Val de Loire. Les femmes mettent au monde leur premier enfant un peu plus tard, avec un pic atteint entre 27 et 29 ans, contre 25 à 27 ans en 2010. Cependant, ce décalage ne se reporte pas aux âges plus avancés : au-delà de 31 ans, le nombre des premières naissances n’est pas plus important en 2020 qu’en 2010 (figure 7).

Figure 7 L'âge des mères à la naissance de leur premier enfant en 2010 et 2020 dans le Centre-Val de Loire

L'âge des mères à la naissance de leur premier enfant en 2010 et 2020 dans le Centre-Val de Loire - Lecture : en 2020, pour 100 femmes âgées de 20 ans, il y a 2,3 premières naissances ; il y en avait 3,3 en 2010.
Âge de la mère (en années) En 2010 En 2020
15 0,12 0,04
16 0,31 0,16
17 0,72 0,43
18 1,46 0,68
19 2,60 1,25
20 3,29 2,28
21 4,02 2,61
22 4,30 3,20
23 4,60 4,14
24 6,51 5,21
25 7,96 5,91
26 7,92 5,78
27 7,72 6,19
28 6,64 6,38
29 6,40 6,00
30 5,62 4,76
31 4,40 4,08
32 2,82 3,06
33 2,31 2,13
34 2,10 2,12
35 1,94 1,75
36 1,37 1,26
37 0,74 0,80
38 0,56 0,70
39 0,38 0,53
40 0,29 0,40
41 0,35 0,38
42 0,22 0,31
43 0,06 0,17
44 0,06 0,09
45 0,04 0,05
46 0,03 0,02
47 0,01 0,02
48 0,00 0,01
49 0,00 0,00
  • Lecture : en 2020, pour 100 femmes âgées de 20 ans, il y a 2,3 premières naissances ; il y en avait 3,3 en 2010.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, état civil, enquêtes annuelles de recensement

Figure 7 L'âge des mères à la naissance de leur premier enfant en 2010 et 2020 dans le Centre-Val de Loire

  • Lecture : en 2020, pour 100 femmes âgées de 20 ans, il y a 2,3 premières naissances ; il y en avait 3,3 en 2010.
  • Champ : Centre-Val de Loire.
  • Source : Insee, état civil, enquêtes annuelles de recensement
Publication rédigée par :Olivier Diel, Marie-Claire Fiévé (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances, les mariages et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Pour 2021, il s’agit d’une estimation provisoire issue des transmissions par les mairies connues fin 2021.

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Il en fixe les niveaux de référence pour les années où il est disponible (jusqu’en 2019). Pour les années 2020 et suivantes, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du dernier recensement de 2019 grâce à des estimations du solde naturel et du solde migratoire et la prise en compte d’un ajustement. Ce dernier a été introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès.

Le solde migratoire apparent (ou solde apparent des entrées-sorties) approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est qualifié d’apparent car il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme ou pour 100 femmes. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de mortalité est le nombre de décès au cours de l’année rapporté à la population moyenne de l’année.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

L'indice de vieillissement est le rapport de la population des 65 ans et plus sur celle des moins de 20 ans. Un indice autour de 1 indique que les 65 ans et plus et les moins de 20 ans sont présents dans à peu près les mêmes proportions sur le territoire. Plus l’indice est faible, plus le rapport est favorable aux jeunes ; plus il est élevé, plus il est favorable aux personnes âgées.

Pour en savoir plus

Papon S., « Bilan démographique 2021. La fécondité se maintient malgré la pandémie de Covid-19 », Insee Première, n° 1889, janvier 2022.

Movellan J.-B., Simonovici M., « Forte baisse des mariages célébrés en 10 ans », Insee Flash Centre-Val de Loire, n° 51, mars 2022.

Collard A., Simonovici M., « Depuis 2010, les naissances diminuent en Centre-Val de Loire malgré une fécondité supérieure à la moyenne française », Insee Flash Centre-Val de Loire, n° 46, décembre 2021.

Chalot C., « Centre-Val de Loire : une surmortalité de 10 % en 2020 », Insee Flash Centre-Val de Loire, n° 42, avril 2021.