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Insee Flash Pays de la Loire · Janvier 2023 · n° 134
Insee Flash Pays de la LoireLes naissances repartent à la baisse en 2022 Bilan démographique 2022 des Pays de la Loire

Arnaud Fizzala, Samuel Trivière (Insee)

La population des Pays de la Loire augmente de 0,7 % en 2022 pour dépasser les 3,9 millions d’habitants au 1er janvier 2023. La population ligérienne progresse à présent uniquement en raison des arrivées sur le territoire, plus nombreuses que les départs. Le nombre de décès atteint quasiment le nombre de naissances. Dans une période troublée par une poursuite de l’épidémie de Covid‑19, une forte inflation et un conflit aux portes de l’Europe, la natalité est à nouveau en berne. Les décès, quant à eux, ne cessent de progresser, notamment lors de l’été 2022 sous l’effet des canicules à répétition.

Insee Flash Pays de la Loire
No 134
Paru le :Paru le17/01/2023

3 907 400 habitants dans les Pays de la Loire au 1er janvier 2023

Au 1er janvier 2023, la population des Pays de la Loire est estimée à 3,9 millions d’habitants (sources). La croissance démographique dans la région est soutenue depuis 20 ans (+ 0,8 % en moyenne par an) et plus élevée qu’en France Métropolitaine (+ 0,5 %). Depuis plusieurs années, la région se situe au troisième rang pour son dynamisme démographique après la Corse et l’Occitanie. Néanmoins, la croissance s’érode en raison de la diminution régulière du solde naturel qui n’est plus que légèrement positif en 2022 (figure 1). Les nombreuses arrivées dans la région permettent de conserver un rythme soutenu d’augmentation de la population, soit + 0,7 % en 2022.

Figure 1Évolution annuelle de la population des Pays de la Loire de 2000 à 2022

(en %)
Évolution annuelle de la population des Pays de la Loire de 2000 à 2022 ((en %)) - Lecture : en 2022, c’est-à-dire du 1er janvier 2022 au 1er janvier 2023, la population des Pays de la Loire a augmenté de 0,66 % : + 0,01 % dû au solde naturel et + 0,65 % dû au solde migratoire.
Variation de la population au 1er janvier due au solde naturel due au solde migratoire
2000 1,01 0,47 0,54
2001 1,00 0,44 0,56
2002 1,00 0,42 0,58
2003 0,96 0,38 0,58
2004 1,05 0,47 0,58
2005 1,03 0,47 0,56
2006 0,93 0,51 0,42
2007 0,79 0,46 0,33
2008 0,82 0,45 0,37
2009 0,92 0,44 0,48
2010 0,83 0,44 0,39
2011 0,87 0,42 0,45
2012 0,78 0,36 0,42
2013 0,82 0,34 0,48
2014 0,75 0,34 0,41
2015 0,61 0,22 0,39
2016 0,67 0,19 0,48
2017 0,80 0,15 0,65
2018 0,79 0,13 0,66
2019 0,80 0,11 0,69
2020 (p) 0,72 0,06 0,66
2021 (p) 0,73 0,07 0,66
2022 (p) 0,66 0,01 0,65
  • (p) résultats provisoires.
  • Lecture : en 2022, c’est-à-dire du 1er janvier 2022 au 1er janvier 2023, la population des Pays de la Loire a augmenté de 0,66 % : + 0,01 % dû au solde naturel et + 0,65 % dû au solde migratoire.
  • Source : Insee, État civil, estimations de population.

Figure 1Évolution annuelle de la population des Pays de la Loire de 2000 à 2022

  • (p) résultats provisoires.
  • Lecture : en 2022, c’est-à-dire du 1er janvier 2022 au 1er janvier 2023, la population des Pays de la Loire a augmenté de 0,66 % : + 0,01 % dû au solde naturel et + 0,65 % dû au solde migratoire.
  • Source : Insee, État civil, estimations de population.

La croissance démographique uniquement portée par le solde migratoire

Les Pays de la Loire ont longtemps eu deux moteurs de croissance démographique : l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel) et l’excédent de personnes qui arrivent dans la région relativement à celles qui en partent (solde migratoire). L’apport migratoire régional accélère, traduisant l’attractivité croissante des Pays de la Loire. Entre 2000 et 2016, la région accueille entre 10 000 et 20 000 habitants supplémentaires par an. Depuis 2017, le solde migratoire franchit un palier et atteint 25 000 habitants estimés par an.

Par ailleurs, le dynamisme du solde naturel commence à faiblir. Cette érosion est le fruit, d’une part, d’une augmentation continue des décès depuis 2006, liée au vieillissement de la population et, d’autre part, d’une baisse régulière des naissances depuis 2011 (figure 2). L’année 2021 fait figure d’exception en ce qui concerne le nombre de naissances.

Globalement, alors que le solde naturel représentait la moitié de la contribution à l’augmentation de population dans la région entre 2000 et 2014, il ne porte plus que 16 % de la croissance entre 2015 et 2022.

La dynamique démographique est différente selon les départements. La Loire-Atlantique est le département où la population augmente le plus (+ 1,2 % en 2022), suivi par la Vendée (+ 0,8 %) et le Maine-et-Loire (+ 0,3 %). En Mayenne et dans la Sarthe, la population reste stable (0,0 %). La Loire-Atlantique, portée par la métropole nantaise, contribue le plus à la croissance régionale de population (68 % du gain). La Vendée contribue à 21 % de l’augmentation de population et le Maine et Loire à 11 %. La Mayenne et la Sarthe ont un apport marginal. Dans tous les départements de la région, l’excédent migratoire constitue le principal, voire le seul apport de population. La Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire restent les seuls départements où le nombre de naissances dépasse encore cette année celui des décès.

Figure 2Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2022

(en nombre)
Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2022 ((en nombre))
Année Naissances Décès Solde naturel
1975 45 615 28 364 17 251
1976 43 773 28 299 15 474
1977 44 236 26 637 17 599
1978 44 069 27 139 16 930
1979 45 081 27 121 17 960
1980 47 258 27 911 19 347
1981 47 280 27 728 19 552
1982 45 957 27 128 18 829
1983 42 072 28 659 13 413
1984 42 688 27 440 15 248
1985 42 617 27 782 14 835
1986 42 135 27 690 14 445
1987 41 396 26 903 14 493
1988 41 056 26 209 14 847
1989 39 932 26 936 12 996
1990 39 856 26 878 12 978
1991 39 593 26 413 13 180
1992 38 924 26 698 12 226
1993 37 207 26 928 10 279
1994 37 435 26 809 10 626
1995 38 916 28 263 10 653
1996 39 647 28 296 11 351
1997 39 492 28 430 11 062
1998 39 943 28 190 11 753
1999 40 803 28 568 12 235
2000 44 039 28 800 15 239
2001 43 248 28 712 14 536
2002 42 999 29 043 13 956
2003 43 404 30 691 12 713
2004 44 002 28 120 15 882
2005 44 499 28 641 15 858
2006 45 918 28 362 17 556
2007 45 181 29 102 16 079
2008 45 483 29 643 15 840
2009 45 503 29 912 15 591
2010 45 962 30 115 15 847
2011 45 052 29 859 15 193
2012 44 771 31 664 13 107
2013 44 303 31 858 12 445
2014 43 671 31 120 12 551
2015 42 049 33 867 8 182
2016 40 887 33 675 7 212
2017 40 263 34 783 5 480
2018 39 739 34 800 4 939
2019 39 429 35 374 4 055
2020 38 974 36 806 2 168
2021 40 227 37 494 2 733
2022 (p) 39 069 38 646 423
  • (p) résultats provisoires.
  • Source : Insee, État civil.

Figure 2Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2022

  • (p) résultats provisoires.
  • Source : Insee, État civil.

Moins de bébés en 2022

Avec 40 250 bébés nés en 2021, la natalité avait progressé, après une décennie de diminution continue. De nouveau, elle chute de 2,9 % en 2022 (39 070 bébés) et revient au niveau de 2020, année impactée par la crise liée à la Covid‑19. La région n’est pas une exception, les naissances ralentissent dans toute la France métropolitaine. Le contexte économique de forte inflation, la proximité du conflit ukrainien et la permanence du risque sanitaire peuvent freiner des projets de parentalité.

La Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire sont les deux départements où la baisse est la plus prononcée (respectivement - 4,0 % et - 3,9 %). Suivent la Sarthe (- 1,9 %) et la Vendée (- 1,8 %). La Mayenne fait figure d’exception avec une progression (+ 2,3 %).

Sur la période 2010 à 2022, la baisse des naissances dans la région est essentiellement due à la chute de la fécondité. L’indicateur conjoncturel de fécondité évolue de 2,13 en 2010 à 1,82 en 2022 mais reste au‑dessus du niveau national (1,76). La diminution du nombre de femmes de 25 à 34 ans, âges où elles sont les plus fécondes, intervient dans une moindre mesure (- 0,1 % par an).

Un nombre de décès toujours en hausse

Les décès, 38 650 en 2022, sont plus nombreux qu’en 2021, soit une augmentation de 3,1 % dans les Pays de la Loire. L’épidémie de grippe du printemps et les périodes de canicule de l’été fragilisent les personnes les plus âgées (figure 3). Dans son bulletin régional de novembre 2022, Santé publique France indique que « dans le contexte épidémique actuel de circulation du Sars‑CoV‑2, d’une part la Covid‑19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et d’autre part l’exposition à la chaleur a pu aggraver l’état de certains malades atteints par la Covid-19 » (pour en savoir plus).

Figure 3Évolution des décès par mois dans les Pays de la Loire

(en nombre)
Évolution des décès par mois dans les Pays de la Loire ((en nombre))
Mois 2019 2020 2021 2022
Janvier 3 324 3 351 3 751 3 498
Février 3 106 3 060 3 172 3 240
Mars 3 030 3 274 3 309 3 333
Avril 2 828 3 232 3 080 3 394
Mai 2 886 2 829 2 949 3 019
Juin 2 762 2 632 2 635 2 889
Juillet 2 722 2 642 2 856 3 296
Août 2 651 2 871 2 896 3 097
Septembre 2 645 2 810 2 838 2 782
Octobre 2 974 3 094 3 108 3 233
Novembre 3 206 3 433 3 247 nd
Décembre 3 240 3 578 3 653 nd
  • nd : résultat non disponible.
  • Source : Insee, État civil.

Figure 3Évolution des décès par mois dans les Pays de la Loire

  • Source : Insee, État civil.

Les décès augmentent aussi pour des causes plus structurelles : le vieillissement de la population et l’arrivée des générations du baby-boom (1946-1974) à des âges de plus forte mortalité. Ainsi, la part des personnes de 65 ans ou plus sur l’ensemble de la population ligérienne passe de 17 % en 2001 à 22 % en 2022. Ce phénomène n’est pas propre aux Pays de la Loire ; il touche l’ensemble des régions.

Le nombre de décès croît particulièrement en Vendée (+ 6,5 %), département de la région où la population est la plus âgée et où le nombre de jours de canicule pendant la période estivale est parmi les plus élevés. La hausse est aussi supérieure à la moyenne régionale en Mayenne (+ 4,4 %) et en Maine-et-Loire (+ 3,8 %). Elle est plus modérée en Loire-Atlantique (+ 1,6 %). Les décès sont stables dans la Sarthe (+ 0,2 %).

Dans les Pays de la Loire, l’espérance de vie à la naissance reste stable entre 2019 et 2020, tandis qu’elle décroche en France métropolitaine. Cette stabilité est notamment due à l’impact plus modéré de la crise sanitaire sur la mortalité régionale en 2020. En revanche, elle diminue en 2021 et 2022 (85,6 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes) et ne retrouve pas son niveau de 2019 (86,0 ans pour les femmes et 79,8 ans pour les hommes). Ce n’est pas non plus le cas en France métropolitaine.

Publication rédigée par :Arnaud Fizzala, Samuel Trivière (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile respectivement de la mère et du défunt. Pour 2022, il s’agit d’une estimation, basée sur les événements enregistrés au cours des dix premiers mois de l’année.

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2021 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2020 est actualisée grâce à des estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent et d’un ajustement. Cet ajustement a été introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire, qui a eu lieu lors de l’enquête de recensement 2018, et pour rendre comparables les niveaux de population annuels successifs (données complémentaires). Les soldes migratoires de 2020 à 2022 sont estimés provisoirement à partir des données des trois derniers soldes connus (2017, 2018 et 2019).

Définitions

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait, tout au long de son existence, les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

L’indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité par âge, observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là.

Pour en savoir plus

Papon S., « Bilan démographique 2022 - L’espérance de vie stagne en 2022 et reste inférieure à celle de 2019 », Insee Première, no 1935, janvier 2023.

Chesnel H., Féfeu L., « La croissance démographique portée par les arrivées dans la région », Insee Flash Pays de la Loire, no 116, janvier 2022.

« Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin de santé publique canicule en Pays de la Loire. Bilan été 2022. », Bulletin Santé Publique France Région Pays de la Loire, novembre 2022.