Insee Analyses Hauts-de-France · Avril 2024 · n° 171

Moins de licences sportives dans les Hauts-de-France

Les jeux olympiques d’été débuteront en France le 26 juillet 2024. Les épreuves se dérouleront non seulement à Paris, mais aussi dans toute la France, jusqu’au 11 août. Les Hauts-de-France accueilleront les matchs de qualifications de basketball et les phases finales de handball à la Decathlon Arena - Stade Pierre Mauroy à Villeneuve d’Ascq dans le Nord.

Inscrite dans le plan national de santé publique « Priorité Prévention » afin de lutter contre l’accroissement de la sédentarité, la « Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024 » vise à améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie. De plus, pour la première fois depuis 1977, en lien avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, le label « Grande Cause Nationale » est attribué à la promotion de l’activité physique et sportive en incitant les Français à bouger 30 minutes chaque jour.

Selon l’enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives (ENPPS), quatre français âgés de 15 ans ou plus sur cinq déclarent avoir exercé une activité physique ou sportive au moins une fois au cours de l’année 2020. Dans les Hauts-de-France, cette pratique, qu’elle soit occasionnelle ou régulière, est aussi fréquente (77 %). En revanche, seuls 61 % des habitants de la région pratiquent une activité au moins une fois par semaine, une part plus faible qu’au niveau national (65 %) (encadré 1).

La plupart des activités physiques ou sportives se font de manière autonome en dehors de toute structure. À l’inverse, certains sports s’organisent autour de fédérations qui délivrent des licences sportives, nécessaires pour participer à des compétitions officielles. Parmi les 119 fédérations françaises agréées, 89 sont des fédérations unisports (hors échecs), dont 35 concernent des sports olympiques (encadré 2).

En 2022, les 8 300 clubs des Hauts-de-France délivrent environ 840 000 licences annuelles sportives, soit 142 licences pour 1 000 habitants, contre 157 en France (figure 1). La région se place ainsi en dernière position de France de province, devant l’ensemble des DOM et l’Île-de-France (139), et derrière la Corse (146) et le Grand Est (150).

Comme au niveau national, les sports les plus prisés dans la région sont le football, le tennis, l’équitation, le basketball et le judo (et ses disciplines associées) (figure 2). Plus d’une licence sur quatre (28 %) concerne le football, une part nettement plus importante qu’en France (20 %). Le tennis se classe en 2^e position, avec seulement 8,5 % des licences régionales (9,8 % au niveau national), et l’équitation occupe la 3^e marche du podium avec 7,9 % de licences, contre 6,4 % en France.

Les habitants de l’Aisne et du Pas-de-Calais détiennent moins souvent une licence sportive qu’au niveau régional (figure 3). Si le taux de licences dans le Nord est similaire au taux régional, seuls ceux de la Somme et l’Oise le dépassent. Les Isariens sont d’ailleurs les seuls à autant pratiquer une discipline sportive sous licence qu’à l’échelle nationale.

Le football reste en première place dans tous les départements. Les habitants du Pas-de-Calais le pratiquent davantage (33 % des licences dans le football, contre 28 % à l’échelle régionale). De plus, le tennis n’apparaît qu’en 4^e position dans ce département, devancé par l’équitation et le basketball. Dans l’Aisne, les trois principales fédérations restent les mêmes qu’au niveau régional, mais l’équitation surpasse le tennis.

Les habitants de la région détiennent un tiers des licences nationales de hockey (sur gazon ou en salle) et de char à voile (respectivement 36 % et 33 %) (figure 4). Le Nord est le département comptant le plus de licences de hockey (4 400), suivi des Hauts-de-Seine (1 100). Avec une pratique nécessitant généralement la présence de plages de sable, le Pas-de-Calais est le premier département de France pour le nombre de licences de char à voile (360), suivi par les départements de la Vendée (210) et du Calvados (190).

Au sein des Hauts-de-France, la Somme dispose d’un sport collectif uniquement présent dans le département, appelé ballon au poing, comptant 540 licences. La longue paume est la seconde activité sportive locale, avec 760 licences dans le département, et une centaine détenue par des habitants de l’Oise et l’Aisne.

Le javelot tir sur cible est également un jeu populaire du nord de la France. Parmi les 710 licences régionales, les habitants du Pas-de-Calais en détiennent 530, les autres licenciés résidant dans le Nord et la Somme.

Parmi l’ensemble des licences, plus de la moitié (54 %) sont détenues par des jeunes de moins de 20 ans et seulement 11 % par des personnes de 55 ans ou plus. Quel que soit l’âge, le taux de licences pour 1 000 habitants chez les hommes demeure bien supérieur à celui des femmes (figure 5). En effet, avec 31 % de licences féminines en région et 33 % en France, les femmes détiennent moins souvent une licence sportive en 2022, notamment dans le Pas-de-Calais (30 %). L’Oise compte davantage de femmes au sein de ses fédérations (33 %). Cependant, leur part progresse légèrement depuis 2017 (respectivement +1,7 point en région et +1,5 point en France), notamment dans le rugby (+5,6 points contre +4,2 points au national) et le judo (+2,8 points contre +3,3 points).

Les sports les plus pratiqués changent selon l’âge et le sexe. Ainsi, parmi les filles de moins de 5 ans détenant une licence, 30 % font de la gymnastique. À partir de 5 ans et jusqu’à 54 ans, le sport en fédération le plus prisé chez les femmes est l’équitation, puis laisse place, à partir de 55 ans, à la randonnée pédestre.

Pour les garçons de moins de 5 ans, près d’une licence sur trois appartient à la fédération de judo. De 5 à 69 ans, le football reste le sport le plus pratiqué. À partir de 70 ans, la pratique du golf prend de l’ampleur et se place en tête.

Comme au niveau national, le nombre de licences sportives dans les Hauts-de-France fléchit de 0,3 % entre 2017 et 2022, notamment dans les départements de l’Aisne (-7,1 %) et de l’Oise (-3,4 %). À l’inverse, la Somme connaît la plus forte augmentation de la région (+2,7 %). Les départements du Nord et du Pas-de-Calais bénéficient d’une hausse plus mesurée sur la même période (respectivement +1,0 % et +0,7 %).

Les fédérations sportives touchées par les plus fortes baisses sur cette période sont, comme au niveau national, le handball (-33 % soit 2 fois plus qu’en France), le tennis de table (-33 % contre -23 % au niveau national), le judo (-13 %) et le karaté (-12 %). Ces pertes sont très marquées en 2020 et 2021 du fait de la crise sanitaire qui a davantage touché les sports pratiqués en intérieur et les sports individuels de contact.

À l’inverse, le rugby, sport peu pratiqué dans la région, connaît pourtant un regain d’intérêt entre 2017 et 2022 avec 20 % de licences en plus, contre 12 % en France. Cette augmentation, surtout en 2022, peut s’expliquer par la mise en avant de ce sport en préparation de la coupe du monde de rugby organisée en France en 2023, d’autant plus dans la région qui a accueilli 5 matchs dont un de l’équipe de France.